15 Oct
PIERRE MULLER - EPISODE 3
PIERRE MULLER – EPISODE 3

2001, PGHM de Briançon (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne ).

 

Pierre Muller va vivre son baptême du feu. L’attente puis un appel. Un speedrider en péril du côté d’Orsières. Il faut faire vite. Très vite. L’équipe se précipite dans l’hélico qui décolle immédiatement. On récapitule les faits. Deux amis étaient en speed riding. L’un d’eux a disparu soudainement. Il faut se dépêcher le jour commence déjà à faiblir.

Aucune trace du blessé. Moment d’angoisse pour l’équipe. l’hélico tourne autour du lieu supposé de l’impact. Tout à coup un éclat de couleur. Oui il est là, sa voile est visible! Il s’est écrasé derrière un rocher surplombant qui le dissimulait.  

 

L’hélico s’approche. Impossible de se poser. Le pilotage pratique un appui patin. Opération délicate mais Pierre et le secouriste accèdent au blessé. Il faut ensuite que l’hélico s’éloigne. Trop de vent risquerait de gonfler la voile du speed rider.

 

Concentré, Pierre s’approche du blessé en faisant un rapide bilan des circonstances et des lésions possibles. Un speed rider peut descendre à 100 km heure. Un impact sur une roche est donc d’une grande violence. Le blessé est mal, très mal. Polytraumatisé, son état est instable. Pierre l’osculte, le palpe, vérifie ses constantes. Pierre sent qu’il était en train de lâcher et qu’il est en agonie. Il lui dit des mots qu’il veut rassurants. 

Le score de glasgow du blessé indique qu’il est à la limite de l’intubation! Il est à bout, il faut faire vite.

 

Pierre place une perfusion, lui injecte de la morphine pour calmer la douleur et lui plante un cathéter dans le thorax pour évacuer l’air. Il faut ensuite le sédater à base de calmant et anesthésiant. 

En très peu de temps, le blessé est placé sur la civière. Il va falloir le treuiller. Le secouriste se sangle avec lui. Ils sont hissés dans d’hélico et c’est ensuite au tour de Pierre. Maintenant, direction l’hôpital. 30 mn de vol ! Le patient est inconscient et monitoré. Pierre prend régulièrement la tension et surveille les constantes vitales.

On aperçoit enfin l’hôpital. Les équipes sont prêtes. Le protocole prévoit que Pierre suit le blessé dans la série d’examens qu’il subit dans la foulée. Il est maintenant derrière la porte du bloc opératoire. Son job est terminé. Il souffle. Et espère que tout se passera bien.

 

Le blessé est passé par de long mois de réanimation, de chirurgie et de rééducation. Une fois sortie d’affaire Pierre reçoit sa visite. L’homme est ému: “je n’oublierais jamais ce que tu m’as dit ce jour là”. Et lui lui rappelle ces mots d’espoirs qui l’ont aidé à s’accrocher alors qu’il croyait que tout était perdu.  » c’est bon on est là, le plus dur est derrière toi, on va s’occuper de tout maintenant et tu auras moins mal.. »

 

Tous les ans, Pierre recevra sa visite. Cet épisode a compté. Il redonne confiance. C’est important, surtout au début. Mais rien n’est acquis.

 

 

Pierre Muller – Ambassadeur de notre modèle Chapter 3

Cause soutenue – ONG Douleur sans frontières