Toujours cette 4ème année de fac décisive. Repéré comme étudiant studieux, Pierre est choisi pour participer à la formation d’étudiants africains en 1er et 2ème cycle à l’hôpital de Bobo Dioulasso au Burkina Faso… Il s’agit de dispenser des bases en physiologie et anatomie.  Il part avec deux camarades. Stage de routine? Il est loin de se douter de ce qui l’attend.

En plus de ses cours, Pierre est censé être externe à l’hôpital. Il doit servir de « petite main ». Mais une « petite main » en Europe est considérée sur place comme un médecin confirmé !

On lui confie de grosses sutures et la prise en charge de patients lourds. Il se débrouille, demande des avis. Il apprend vite, s’adapte. Il a peur mais cette peur le motive. Il voit tout de suite les impacts de ses gestes. Pierre sent qu’il doit vite monter en compétence pour aider ces malades et blessés.

Le parachutage est brutal. Une épreuve du feu qui a traumatisé beaucoup d’étudiants. Le cocon protecteur est loin. La théorie aussi. Il faut s’engager. Passer de la 4ème ligne à la 1ère!

Pierre voit des choses dures. Traumatisant de voir mourir de jeunes personnes en suite de couche ou des bébés de déshydratation… Et le manque de soins dans le service de réanimation… On compte sur les familles pour faire les toilettes ! Pour Pierre comme ses camarades c’est l’aventure, la vraie. Il baroude. Et en paie le prix. Une dysenterie lui fait perdre de 7 kg…

A côté de la dureté de cette mission, il a le sentiment d’avoir un vrai impact. Mais un impact fragile si la logistique ne suit pas. Un jour on lui annonce un envoi de matériel qui part de Marseille. Joie ! Mais il apprend alors que cette aide est posée sur le tarmac brûlant, bloquée par la douane du pays qui veut appliquer une taxe… Sur un matériel offert ! Il faut se battre, obtenir les accords et remplir les formalités. Ensuite vient le temps de compter le matériel qui s’est altéré à cause de la chaleur. Serrer les dents et continuer.

Pierre réalise l’ampleur de ce qui doit être mis en place et du matériel manquant partout. Ce souvenir a certainement contribué à son futur engagement pour DSF.

Pierre Muller – Ambassadeur de notre modèle Chapter 3

Cause soutenue – ONG Douleur sans frontières