4 Fév
SE RECONSTRUIRE AU GALOP
SE RECONSTRUIRE AU GALOP

L’équipe Riskers tenait à marquer le coup à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer en vous faisant découvrir l’association Hope qui fait bouger les lignes !

Une aventure animée par deux belles personnalités engagées qui l’ont co-fondée : Annabel Brourhant, artiste, et Nicolas Chopin, chirurgien cancérologue.

L’objectif de Hope est d’accompagner les femmes ayant été victimes d’un cancer pour les aider à se rétablir physiquement et psychologiquement autour d’une thématique liée au cheval et à la peinture.

 

 

Riskers : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur vous. Comment en êtes-vous arrivé là ? Quel a été votre déclic et pourquoi avez-vous choisi de faire ce que vous faites aujourd’hui ?

Nicolas Chopin : J’ai une formation chirurgicale initiale en gynécologie-obstétrique, ainsi qu’une sur-spécialisation en chirurgie cancérologique pour mon activité clinique. En parallèle, la recherche étant pour moi un élément fondamental de la réflexion médicale, je me suis formé à la recherche en épidémiologie. Si j’ai plutôt commencé à prendre en charge des pathologies fonctionnelles bénignes, je me suis rapidement rendu compte que de soigner des maladies plus lourdes physiquement et psychologiquement correspondait mieux à mon souhait d’exercice et me permettait de mieux me réaliser. C’est comme cela que, de fil en aiguille, j’en suis arrivé à exercer en cancérologie gynécologique, avec comme principe que  l’humain doit être un élément central de la prise en charge médicale au-delà de la technologie et de la technique.

Annabel Brourhant :  J’ai fait un peu de théâtre puis une école de communication. J’ai travaillé comme journaliste pendant 15 ans. J’ai eu 4 enfants. Au troisième, j’ai arrêté de travailler et sans savoir pourquoi j’ai soudainement commencé à étouffer. Je sentais que je devais faire quelque chose de mes mains. J’ai balancé de la peinture sur mes toiles. Je ne sais pas si on peut appeler cela être une artiste mais j’ai besoin de faire des choses. Quand j’ai appris que j’étais atteinte d’un cancer, j’ai, comme la plupart des malades, beaucoup pleuré, été en colère. Quand je fais de l’art, j’oublie tout pendant un instant. A travers de Hope, j’ai voulu montrer que lorsque l’on a des passions, des envies de créer, on oublie le reste.

 

Riskers : Quel est votre rapport à l’équitation?

Nicolas Chopin: Tout simplement, je suis moi-même cavalier depuis mon adolescence malgré une longue pause lors de mes études et le début de ma vie professionnelle. D’une manière générale le cheval est un animal qui me passionne, m’étonne, me fascine et m’émeut.

Annabel Brourhant: Depuis petite fille, j’ai toujours voulu monter ma propre écurie. Au moment où j’allais enfin réaliser mon projet, je suis tombée malade, mais ça ne m’a pas empêché de continuer dans ma voie.

 

Riskers : Mme Brourhant, où puisez-vous votre inspiration ? Comment retranscrivez-vous le lien entre les chevaux et la maladie sur chacune de vos œuvres ?

Annabel Brourhant: J’ai une manière de peindre très instinctive. En effet, je n’ai ni appris à peindre et ni à dessiner. Mais, chose étrange, lorsque je montre mes toiles, les gens remarquent des chevaux sans que moi-même ai envisagé de les dessiner ! Avant mon cancer, j’étais très stressée mais plus aujourd’hui. J’ai peut-être appris à mettre mes angoisses dans mes toiles. 

 

Riskers : Quelle est selon vous, la définition de “prendre un risque” ? Quel est le plus gros risque que vous ayez pris ?

Nicolas Chopin: Dans notre monde actuel la définition du risque reste relative…Pour moi le vrai risque consiste en effet plutôt à risquer sa vie au profit des autres. C’est en principe rarement le cas du chirurgien au bloc opératoire… Ce n’est pas tellement moi qui au quotidien prend des risques mais plus mes patientes qui sont en permanence obligées de gérer des risques : risque de tel ou tel traitement, de tel ou tel effet secondaire, de telle ou telle complication ; risque de faire tel ou tel choix.

Annabel Brourhant: Je ne résonne jamais en termes de risque mais plutôt en termes d’objectifs. Je fais ce que j’ai envie de faire. Prendre des risques c’est avancer sans se poser de questions quitte à renoncer à un certain confort , c’est pour moi quitter sa zone de confort.

 

Riskers: Comment vous êtes- vous rencontrés ?

Annabel Brourhant : A 44 ans j’ai appris que j’avais un cancer du sein, pas très grave mais un cancer quand même….Je me rappelle que Nicolas et son équipe m’avaient dit “on hésite à vous enlever le sein”. J’ai répondu :  « allez-y le sein je n’en ai rien à faire… Mais dans 3 semaines il faut que je sois à cheval ! ». Et effectivement c’est ce qu’il s’est passé. Nous avons par la suite sympathisé et décidé de lancer un projet associatif qui mêle maladie, résilience et équithérapie.

 

Riskers: Comment avez-vous eu l’idée d’allier équithérapie et art thérapeutique ?

Nicolas Chopin: Hope est née de notre rencontre, d’un mélange de nos idées et surtout du dynamisme communicatif d’Annabel, sa présidente! Rapidement pendant nos consultations, une fois les discussions médicales faites, nous parlions longuement de son écurie, de cheval et d’équitation. Assez vite, nous avons eu l’idée que mêler cheval et accompagnement du cancer pouvait être intéressant.  Étant nous-même cavaliers, nous connaissions l’existence d’un « effet miroir » entre humain et cheval. Utiliser cette aptitude du cheval nous semblait intéressant pour accompagner des personnes qui avaient un besoin d’accompagnement psychologique.

Annabel Brourhant: Lorsque nous avons commencé à évoquer le sujet, on nous a répondu que l’idée était bonne. Alors j’ai testé. J’ai pris dix femmes de mon village atteintes d’un cancer et avec une psychologue, un médecin mais aussi toutes les personnes qui m’ont entourées durant mon combat contre la maladie, nous avons fait un “stage test”. Et ça a été un succès

 

Riskers : Comment intervient l’équithérapie dans le processus de guérison physique et psychologique d’une personne anciennement atteinte d’un cancer ?

Annabel Brourhant : Souvent, les femmes arrivent au stage sans avoir ni pleuré ni verbalisé l’injustice dont elles sont victimes. Pour moi, accepter la maladie, c’est acter le fait que l’on est malade, pleurer , se rebeller puis décider ou non d’en faire quelque chose, c’est la première étape vers une guérison.

Nicolas Chopin : Je parlerais plus de processus d’accompagnement physique et psychologique que de guérison concernant l’équithérapie.   Il y a une charge émotionnelle importante lors des stages grâce à cette pratique. Les participantes ont fait le choix en venant aux stages, pour une fois, de prendre du temps pour elles, du temps pour réfléchir, pour verbaliser ce qu’elles ont vécu. L’idée est que ces moments, facilités par l’équithérapie mais aussi par l’art-thérapie, leur permettent de prendre conscience de la nécessité qu’elles s’occupent d’elles et les aident à avancer dans l’acceptation de leur maladie et la reprise en main de leur vie. Par ailleurs l’équithérapie nécessite de se concentrer sur l’instant présent en faisant abstraction des contrariétés du quotidien qui sont malheureusement toujours nombreuses.

 

Riskers : Pouvez-vous nous décrire une séance d’équithérapie ?

Annabel Brourhant: Il y a deux choses importantes à savoir. Aucun de mes chevaux n’est dressé pour l’équithérapie et nous ne faisons pas monter les femmes. Plusieurs personnes sont présentes lors des séances d’équithérapie : une psychologue, un équithérapeute, , un art-thérapeute, deux bénévoles, Nicolas et moi. Au début, les femmes ressentent beaucoup de choses, il leur arrive souvent de pleurer. Le début de la journée est un moment très important car tout le monde se présente et évoque son parcours, ce qui permet déjà de libérer la parole. Puis, deuxième étape, les femmes forment des binômes auxquels on attribue un cheval. L’une d’entre elles tient le cheval et l’autre a les yeux bandés, c’est grâce à cette étape que l’on instaure une relation de confiance. L’équithérapeute amène aussi les femmes à respirer en même temps que le cheval et leur fait pratiquer différents exercices

Nicolas Chopin : Lors de nos journées, mon rôle est de rendre le médecin plus accessible puisque l’on a le temps d’échanger. La relation n’est plus réellement de patient à médecin mais d’être humain à être humain car le contexte est radicalement différent (plus d’hôpital, plus de blouse….). J’essaie également de répondre à leurs questions médicales en m’appuyant sur les connaissances médicales validées scientifiquement. A ce sujet il me semble capital d’évaluer à l’avenir nos pratiques. Plusieurs pistes sont à l’étude pour pouvoir mener ce type de recherche en psychologie et/ou soins de supports.

 

Riskers : Est-il possible que les femmes tissent un lien avec un cheval en particulier ?

Annabel Brourhant : Il arrive effectivement que des femmes tissent un lien particulier avec un cheval. On reçoit souvent après les stages des messages de femmes qui nous demandent des nouvelles des chevaux ! Comme dans les relations humaines, il y a des chevaux avec qui c’est le coup de cœur immédiat et d’autres un peu moins. Chaque cheval ne réagit pas de la même manière suivant les femmes.

 

Riskers : Peut-il arriver que certaines femmes éprouvent dans un premier temps, une crainte ou une réticence envers les chevaux ? Dans ces cas-là , comment mettez-vous les femmes en confiance ?

Nicolas Chopin : Nous ne faisons pas monter les femmes, ce qui limite potentiellement ce type d’angoisse! Le cadre et l’ambiance jouent aussi beaucoup, le lieu étant très apaisant et l’ambiance particulièrement bienveillante.

Annabel Brourhant : Nous faisons en sorte de créer un cadre sécurisant. Elles doivent toutes participer au moins une fois à une séance d’art thérapie et d’équithérapie avant de faire un choix sur la thérapie qu’elles suivront par la suite. Souvent, c’est la belle rencontre avec l’animal qui les poussent à choisir l’équithérapie

 

Riskers : Comment faire un don à l’association HOPE ? Comment s’inscrire pour un stage pour les personnes qui le souhaitent ?

Annabel Brourhant : Tout est sur notre site internet. Les dons se font par « Helloasso” et tous les stages sont en ligne. Nous avons quatre lieux dédiés aux stages. Les réservations se font aussi en ligne. Je précise aussi que tous les stages sont gratuits.

 

Riskers : Quel est l’aspect de Riskers qui vous inspire le plus ?

Nicolas Chopin : Toutes les valeurs de Riskers me parlent mais chacun est libre de les interpréter différemment. Le courage est certainement la valeur qui me parle le plus. Toutefois le courage d’Albert Roche n’est évidemment pas le même que le  courage qu’il nous faut pour affronter nos quotidiens aussi compliqués soient-ils. L’altruisme me parle beaucoup aussi car c’est le prérequis de mon métier.

Annabel Brourhant : L’altruisme. J’ai toujours été tournée vers les autres mais plus encore depuis que j’ai été malade. Le courage aussi, car il en faut lorsque l’on est malade. La maladie, c’est une claque que l’on se prend !

 

Riskers : Quelle est votre montre préférée ?

Nicolas Chopin : J’en possède deux. Une Chapter 2 et une Chapter 3 que j’ai offert à mon épouse pour Noël.

Annabel Brourhant : J’ai toujours aimé les montres, spécifiquement celles avec un bracelet en cuir. De toutes, c’est la Prolog 1 qui m’inspire le plus.

 

Riskers : De quel ambassadeur vous sentez-vous le plus proche ?

Nicolas Chopin : Albert Roche me fascine, il y a un réel engagement physique et mental derrière ses actes. Mais en tant que médecin, c’est bien entendu Pierre Muller qui me parle le plus.

Annabel Brourhant: Guillaume D’Aboville, car pour moi il est important de participer à l’éducation.

 

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